Il était une faim, des petits lecteurs et des petits gourmands qui se souvenaient...
Il y a une semaine, je vous ai demandé un cadeau (ça n'est pas dans les convenances, mais c'était exceptionnel !) pour l'anniversaire d'Il était une faim. Un partage, un moment ensemble, un instant de souvenir enfantin agréable et doux. Quel livre lisiez-vous, enfant ? Y avait-il un livre qui, aujourd'hui, vous a marqué ?
Vous avez été nombreux à me répondre, et je vous en remercie. C'est avec émotion que voici donc les souvenirs si précieux des lecteurs d'Il était une faim. Bravo à tous, et merci encore.Sincèrement.
Caroline.
Moi, comme les autres enfants, j'adorais le lundi ! On partait à pied sur la place du village. Je tentais d'obtenir des jouets de mauvaise qualité qui brillaient et faisaient beaucoup de bruit, je goûtais les produits que le fromager me proposait. Mais surtout, j'attendais deux choses : que ma mère entre dans la grande maison de presse, achète le Téléstar et qu'après lui avoir fait les yeux doux (ou humides selon l'humeur!), elle m'offre un fascicule de super héros (Nova, Strange, Récit complet, je n'en avait cure). Cette première étape franchie, il ne me restait plus qu'à trépigner jusque chez le boulanger du lundi dont la Couronne à la croûte chaude et épaisse enchantait toute la famille ! Après un retour au pas de charge, nous nous retrouvions tous autour de la table de la cuisine pour rompre le pain, abandonnant le raisonnable repas pour céder tous à la gourmandise, celle qui fait bondir le pédiatre et les gens bien pensant ! C'était donc muni d'une bonne tartine au beurre (ou au Benco, si je copiais mon frère) que je m'installais pour lire les fabuleuses histoires du Silver Surfer ou bien celles des 4 fantastiques... Bien sûr, je n'y comprenais rien mais les histoires que je me racontais, la bouche grasse et le palais abîmé, étaient bien plus passionnantes !!!
Aujourd'hui encore, j'achète des fascicules de Marvel, scories de l'âme d'enfant, et je me surprends à repenser à ce pain dont feu le boulanger a emporté la recette dans la tombe...
StepH
Fantastic four, Davis, 100% Marvel, Panini Comics.
Il s'agit des "trois petits lapins"des nouvelles histoires à raconter aux tout petits édition 1981 Nathan d'Henriette Biichonnier. C'est l'histoire de 3 lapins qui quitte la forêt et s'introduisent chez Mme marie qui a allumait le four pour faire un gâteau, la sonnette de la porte retentit c'est la voisine qui a besoin de son aide. Les lapins en profitent ! Tous les 3 se hissent jusqu'à la porte du 1er placard en se faisant la courte échelle et oups renversent le pot de farine dans une terrine, allez hop du 2ème placard, les œufs tombent et du 3ème placard, ils font tomber le sucre et le lait ! Ils sont bien ennuyés, il va falloir tout nettoyer avant le retour de Mme Marie ! Vite vite ils veulent ressortir par la fenêtre mais un méchant coup de vent la ferme! Ils décident de se cacher dans le panier à légumes mais avant il faut cacher la terrine et hop dans le four! Mme marie rentre, quelle est cette bonne odeur ?qui a fait ce gâteau se demande t-elle ? Les petits lapins sortent de leur cachette et ils dégustèrent tous les 4 ce goûter ! Jamais elle ne saura comment a été fait le gâteau des 3 petits lapins !
Tacha.
Nouvelles Histoires à raconter aux tout-petits, Henriette Bichonnier, Nathan.
Une histoire d'amourette au collège sur fond de séparation des parents, avec un passage assez rigolo à la piscine où l'héroïne s'empale le pied dans un clou de caillebotis et si je me souviens bien, ça attire l'attention de ce cher garçon qu'elle avait repéré, qui ensuite l'aide à porter son sac et tout et tout...
Par contre, je ne sais plus du tout s'il y a un lien avec un repas, un menu, une gourmandise... peut être bien!
Mais cher blog, ton histoire de croute de thé me fait penser qu'on se faisait quelques soirées pain perdu, avec du pain moulé (le plus régressif de tous les pains pour moi!). Et avec mon frère, on adorait ça, avec la touche de sucre qui croustille, malgré le nom un peu bizarre de ce plat!
Ce moment de ma vie correspond parfaitement au goûter le plus simple mais le plus succulent du monde : à la garderie, après l'école, un pain beurre avec une barre de chocolat au milieu... Le bonheur.
Yoann.
Alfred Hitchcock Présente, les 3 jeunes détectives, La baleine emballée, Bibliothèque verte, Hachette jeunesse.
Contre toute attente, je choisirais un Fantômette. Eh oui... Et puis, n'importe lequel en plus. Je crois en avoir lu un certain nombre mais à part le nom de « Framboisy » qui me faisait rêver sans que sache vraiment pourquoi, je serais bien incapable de citer le moindre titre, de retrouver la moindre intrigue. Je me souviens pourtant très bien de cette lecture que je savais un peu trop facile pour mon âge et aussi un peu désuète. Pourtant, je lisais et relisais Fantômette. Mais uniquement chez Mamie, dans la petite chambre du haut, la chambre des lits jumeaux. Je me souviens de cette petite étagère double sur laquelle étaient triées d'un côté les tranches roses, de l'autre les vertes. Il ne me serait pas venu à l'idée de l'emprunter pour en continuer la lecture chez moi parce que les livres appartenaient à cette chambre qui elle, avait appartenu à ma mère.
Marie.
Fantômette contre le hibou, Georges Chaulet, Bibliothèque rose, Hachette jeunesse.
Le tour du Monde en 80 jours, Jules Verne, Livre de poche jeunesse.
« Tu te souviens de Boucle d’or et les trois ours ? »
Les souvenirs d’enfance sont un peu comme des poissons d’Avril collés dans notre dos. Ils sont toujours là, mais on a souvent besoin d’une autre personne pour s’en rendre compte.
Ma mère venait de mettre le doigt sur un de ces poissons, un tout petit, coloré et sucré qui s’ouvrit aussitôt sous mes yeux, prenant la forme d’un grand album jaune et vert.
L’histoire de Boucle d’or me revint par morceaux, précise et incomplète, tout autant que mes souvenirs de lecture.
Boucle d’or, cette petite peste sans-gêne, s’introduisait dans la maison des trois ours, mangeait leur repas, cassait le tabouret du plus petit, et s’avachissait dans les trois lits avant d’arrêter son choix sur le dernier.
Je me rappelle avoir instantanément détesté la petite fille et avoir été très déçue que la seule réaction de la famille en rentrant chez eux fut de la gronder modérément, et même de l’aider à retrouver son chemin vers sa propre maison !
Ça me mettait tellement en colère ! Ce qui est plutôt amusant, c’est qu’il existe plusieurs fins à ce conte, dont une justement où les trois ours dévorent Boucle d’or. Je crois que j’aurais largement préféré cette conclusion.
D’un autre côté, sous cette tartine de rogne se trouvait également une bonne dose d’envie. Après tout, leurs bols de gruau avaient l’air tellement appétissant et leurs petits lits si douillets… J’en étais toute jalouse, et deux fois plus en pétard du coup !
Aurélie
Boucle D'or et les 3 ours, Classiques du Père Castor, Flammarion.
je suis nulle en commentaire mais voici un de mes livres d'enfance préféré.
Je ne me rappelle plus trop pourquoi, mais je l'aimais beaucoup. Je ne sais pas si tu vas pouvoir en faire grand chose, mais bon l'essentiel est de participer non? (réponse d'Il était une faim : OUI ! Et c'est parfait !)
Anna.
Mariette, Soupir et Crotte de bique, Frédéric Stehr et Irene Schwartz, Ecole des Loisirs.
J'ai longtemps hésité pour n'en choisir qu'un. Un album ? Un roman ? Des souvenirs à la librairie quand j'étais ado, et que ma mère me disait devant les tables de poche, "prends tout ce que tu veux"... Illustrés ou pas, j'ai tout gardé, comme on garde un héritage précieux et réconfortant. Et puis finalement, je me suis souvenue de l'Oncle Giorgio. C'était dans la collection J'aime Lire. On les retrouvait parfois dans la revue Astrapi, ma soeur y était abonnée, j'en étais un peu jalouse. L'Oncle Giorgio, lui, je crois que je l'ai recontré quand il m'a été offert en fin d'année scolaire. Il est bizarre, cet homme : il doit garder son neveu et sa nièce pour un mois, mais il est allergique aux enfants ! Rhumes, boutons... Dès que les petits s'approchent de lui, il éternue ! Je me souviens très bien de cette étrange maladie... et des bêtises des enfants pour le provoquer ! Je me revois dévorer les j'aime lire, tout en dévorant les cookies que nous étions allées chercher maman, ma soeur et moi au magasin d'usine d'une biscuiterie près de la maison. C'était ouvert le vendredi matin, et ça sentait le beurre fondu. Il fallait choisir, mais comment faire pour ne pas tout prendre ? C'est cette odeur qui, aujourd'hui, me ramène avec émotion près de ce hangar qui, d'un oeil extérieur, était gris et sale, mais qui renfermait pour moi celle qui deviendrait la plus précieuse des madeleines de Proust.
Anouchka.
L'Oncle Giorgio, Marie-Aude Murail et Yves Besnier, J'aime Lire, Bayard.
Ok ok, voilà ça arrive, hou...
Bon alors pour moi, la madeleine, le premier livre, celui qui me reste comme le Choc Émotionnel premier, celui qui peut-être m'a complètement perdu pour croire à une vie tranquille dans ce monde de brut, je veux dire, qui m'a fait comprendre que le monde est comme, je cite, de tête, son auteur, << Le monde vu de loin, peut donner l'apparence d'un paradis, mais plus on se rapproche et plus il ressemble un égout... >> eh bien, ce livre je le possède encore aujourd'hui ou, peut-être est-ce lui qui me possède, allez savoir...
Ce livre a une histoire, comme tous les livres, d'accord mais, il a eu une histoire avant moi puisqu'il appartenait à ma mère.
Ma première rencontre avec ce livre sera dû à un effet d'annonce et quelle annonce ! puisque c'est de la voix de ma mère que je l'entendis...
Tout ce que je vous dis là peut énormément plaire à nos amis les psys, ils en feraient un fond de commerce... Bref, donc ma mère fait l'annonce de ce livre et du même coup me réveille... J'explique...
C'était lors d'une soirée chez mes parents dans les années 1970 et oui... bref, plein de monde, ça rigole et moi je suis dans ma chambre à dormir et je dors... jusqu'au moment où des rires près de ma porte de chambre me réveillent et j'entends ma mère dire, << Ce livre est génial, ça se passe à New-York et le mec est un écrivain qui pense au cul et baise sans arrêter...>> Autant vous dire que je passais la nuit à décortiquer tous les mots entendus pour comprendre... Le lendemain quand tout fut calme la première chose dont j'avais obligation fut d'aller dans la chambre de mes parents pour trouver ce livre. Il était là au pied du lit, d'une belle couleur jaune orange et très gros, je dois dire que je l'ai ouvert avec une précaution extrême, que j'en ai lu quelques passages mais, que je fus très déçu du résultat de notre premier face à face.
Quelques années se passèrent et me voilà en vacances seul dans la maison de campagne de mes parents, j'ai treize ans, mes parents sont cools et inconscients ils me laissent complètement seul, je dois faire ma bouffe et m'occuper à m'occuper toute une semaine. Je passe mes journées à faire du vélo dans la campagne, couper des fleurs, tirer à la carabine, je sais où elle se cache... et aussi, je passe pas mal de temps dans le grenier, royaume s'il en est. C'est un vrai grenier avec plein de bazar, mais surtout des armoires remplies de livres de toutes sortes, des revues de cuisine, de jardinage, d'aménagement et puis, des livres de poches, des grands formats, de collection, bref, de quoi passer des après midi assis à lire, dormir et relire. Vous avez compris, ce sera dans ce grenier ma deuxième rencontre avec ce livre jaune orange... Et oui, le voilà il est là un peu poussiéreux et marqué mais tout à fait près à être lu encore... Cette semaine de vacances fut donc la semaine où je lirais ce livre pour la première fois, je ne fis d'ailleurs plus que ça de tout le reste de la semaine, lire ce livre et chercher les passages si attendus... Je peux dire que je ne fus pas déçu, puisque ce livre et son auteur deviendront pour moi des références absolues pour ma vie future...
Ah ! Du coté gastronomie, à cette époque, je dois dire que j'étais vraiment un carnivore et un de mes plats préférés était le steak de bavette aux échalotes... Et donc, cette semaine là, je me préparais moi même chaque midi des steaks géants... Je me rappelle très bien le rituel la préparation du steak, des échalotes, du beurre qui va avec et des pâtes qui l'accompagnaient. Puis la dégustation avec le livre ouvert sur la table, à la page en cours...
Bon voilà, je vous ai presque tout dit sur cette rencontre avec ce livre jaune orange et qui a paru aux éditions Buchet-Chastel, sous le titre de "Sexus" et qui n'est pas moins que le premier tome de la fameuse Crucifixion en rose, du grand très grand Henry Miller.
Depuis bien sûr, depuis ces années de jeunesse je l'ai plusieurs fois relu et évidemment, je suis devenu un inconditionnel de l'auteur, pour qui j'ai beaucoup de sympathie, pour ne pas dire d'affection, vu que mon grand-père, qui n'était pas mon vrai grand-père, lui ressemblait comme deux gouttes d'eau tant dans son physique que dans sa façon de voir la vie...
Aujourd'hui, ce livre est toujours dans ma bibliothèque avec à ses côtés quelques autres livres du grand Henry.
Voilà mon histoire de Madeleine à moi.
Jacques, libraire (et pas vendeur) à la Fnac Vélizy
Sexus, Henry Miller, Buchet-Chastel
"Quand j'étais petite, je n'étais pas grande et même si je ne suis toujours pas très grande aujourd'hui, à l'époque je collectionnais les souris en tout genre... bibelots grands et petits, dessins, coloriages... et bien sûr le chat Guizmo nous rapportait des vraies souris mais celles-là n'étaient pas mes préférées ! Ma préférée je crois c'était "Sourichérie". L'histoire d'un roi qui ne pouvait jamais s'endormir sans sa souris en peluche (et voilà que grâce à cette madeleine trempée dans le thé je me souviens que je n'ai jamais eu, bizarrement, de souris en peluche...) jusqu'à ce qu'un jour, Sourichérie disparaisse... Tous les conseillers du roi essaient alors de trouver une parade mais rien à y faire, le roi a besoin de Sourichérie pour s'endormir !!!.
J'ai lu et relu ce livre jusqu'à le connaître par coeur, comme la plupart des enfants mais malheureusement aujourd'hui je ne sais pas où il est et ce qu'il est devenu...
Et évidemment, comme j'ai toujours été du genre grosse lectrice, je peux vous citer d'autres livres qui ont bercé mon enfance, notamment des livres sur des jumelles, et puis EloÏse au Plaza, un grand classique que tout le monde devrait connaître !
Et qu'est ce que je mangeais à l'époque alors ?? Si j'étais avec ma grand-mère Marcelle c'était des chouquettes pour le goûter, si c'était le soir avec Maman c'était des brocolis avec une sauce bien spéciale qui avait la couleur rouge mais je n'ai jamais su avec quoi c'était fait, et si Papa et Maman sortaient en amoureux, on avait le droit de manger une glace en dessert !"
Aude.
Sourichérie, Serge Bloche et Béatrice Rouer, Rouge Et Or
Qu'est ce que je lisais quand j'étais petite…? Quand j'y ai réfléchi, impossible de remonter avant ma période Stephen King et Agatha Christie. Puis je me suis souvenue que toutes les semaines, j'allais a la bibliothèque et que toutes les semaines, je prenais un "J'aime Lire". Pourquoi ? Pour l'histoire de TomTom et Nana bien sur ! Rien de mieux que commencer un livre par la fin et toutes les semaines, je me demandais quelles nouvelles bêtises ils allaient pouvoir inventer !
Maud.
J'aime Lire, Bayard Presse.
Alors aucune hésitation : Gilles le vétérinaire par le Dr. Pierre Rousselet-Blanc.
Ça a été mon livre de chevet pendant un paquet d'années. Il est complètement usé a force d'avoir été lu d'abord par mes parents (c'était mon histoire favorite d'avant d'aller dormir, mes parents m'en parlent encore tellement j'ai du les souler avec ce livre !) puis plus tard, par moi quand j'ai su lire tout seul comme un grand.
En résumé, dans le livre on suit Gilles un veto de campagne dans sa tournée. Parfait pour moi qui passait tout mon temps libre dans la ferme de mon grand père. J'ai cherché sur internet une photo de la couverture pour illustrer. Rien nada ! Google ne connait pas Gilles, c'est un vrai scandale ! Dès que possible, je m'arrange pour prendre la couverture en photo, comme ça, le monde entier connaitra Gilles !
Matthieu.
Gilles le Vétérinaire, Pierre Rousselet-Blanc.
En classe de seconde nous avons participé à un concours de lecture où il nous fallait établir un classement des livres que nous avions préféré dans une liste, nous avons gagné et l'on a pu choisir un livre dans un tas que l'on nous a mis sur une table. La couverture m'a attiré et j'ai pris "Le jour des fourmis" de Bernard Werber.
En rentrant chez moi je l'ai commencé sur mon lit et pour la première fois j'étais plongé dans un livre, je me suis retrouvé dans la peau de cette petit fourmi, 107683ème (de tête !), qui traversait les couloirs de la fourmilière à toute allure pour échapper aux fourmis soldats qui lui courraient après ... J'ai voyagé, tout simplement.
Philippe
Et les autres ? On vous écoute !